°Nom et prénom°: Ygann Erate.
°Surnom°: Le Rat, le Rat d'égoût, la chose, l'horreur, le...Ca ira, je ne vais pas vous faire une liste de toutes les insultes que je connais.
°Sexe °: Jusqu'ici, masculin.
°Âge° : 15
°Âge apparent° : En général on ne le regarde pas, mais...Entre 10 et 13.
°Origines° : Né dans la région Babylonnienne.
°Culte°: Ygann n'a jamais été admis dans un Temple quel qu'il soit.
°Activité° : Clochard.
°Description psychologique et Physique° :
Ce qu'on peut voir de loin - et la raison pour laquelle on reste loin - c'est qu'Ygann est malade. Mais c'est un euphémisme, tout simplement parce que de prononcer le mot on craint que la chose elle-même ne s'abatte sur nous : vous l'aurez compris, il s'agit de la lèpre. Pour vous épargner la répugnante image du corps malade d'Ygann, je me plairai à vous décrire ce qu'on voit de lui plus communément. Il est quelque peu difforme, bien que dans la profession lépreuse on vit pire. Sous ses multiples bandages, on entrevoit ses membres aux articulations enflées par l'infection, mais ses muscles sont atrophiés et tout son corps est d'une maigreur cadavérique. A moitié paralysés, les faibles membres d'Ygann se meuvent curieusement. Ses jambes boiteuses le font déambuler en bringue-balant, menaçant de tomber à chaque instant, et il ne peut déployer ses bras que par à coups, comme un pantin mal manipulé. C'est une vision cauchemardesque, vous êtes surs que vous voulez entendre le reste ? Bien...Les rares bouts de peau qui sont à l'air libre sont parsemés de plaques blanches de farine. On peut éventuellement distinguer des mèches blondes trop crasseuses sur son crâne. Et de son visage on ne voit que son oeil gauche. Ecarquillé au maximum, battant de la paupière difficilement, ce rond blanc est taché d'une pupille brune, qui virevolte dans tous les sens, curieuse et alerte. On a fini ? Vous allez me couper l'appétit...Parlons d'autre chose.
Ygann...Aime la vie. Ygann est de nature joyeuse, enthousiaste et il a toujours le mot pour rire. Il aime les choses simples. Il n'a rien, donc profite de tout ce qu'il réussit à obtenir. Il savoure chaque miette de pain, chaque goutte de jus de fruit. Il est heureux de s'occuper des membres (restants) de sa "famille", il sait qu'il n'est pas encore dans la phase la plus pénible de sa maladie, donc il prend très à coeur de prendre soin des plus vieux et moins chanceux que lui. Le plus grand de ses bonheurs est quand, de loin, on lui jette la charité avec un sourire, même si c'est par pitié. Ygann, parce qu'il sait qu'il n'est pas chanceux, parce qu'il sait qu'il n'aura jamais une longue et belle vie, se contente avec la plus belle des philosophies de celle qu'il a.
°Histoire° :
Ygann a été contaminé par le mycrobacterium leprae à l'âge de dix ans. Ses parents, si je me souviens bien...Son père était paysan dans la campagne environnant Babylone, et sa mère aidait tout naturellement son mari à la tâche.
C'est une nuit orageuse qu'ils entendirent frapper des coups à leur porte. Ils restèrent coi, et pensèrent au vent, mais les coups se refirent entendre. La mère inquiète ouvrit, et vit un pauvre homme en armure de cuir, ruisselant d'eau et de sang, qui implora l'asile. Bien entendu, les fermiers le leur accordèrent. La femme, qui était douce et bonne, pansa les plaies du défenseur de la patrie, et veilla à ce qu'il ne manque de rien. Il se remit vite, bien qu'il fut toujours faible, et lorsque les parents travaillaient, Ygann s'occupait du malade. Il n'avait pas repris assez de forces pour jouer avec lui, mais il buvait les histoires qu'il lui racontait ; d'hommes à la peau noire, de femmes à tête de lionnes, de tigres magiques, tous les contes sauvages de l'Afrique d'où il revenait. Au bout de quelques semaines, la femme s'étonna de ne pas voir les blessures guérir. Les coupures ne se refermaient pas, et de nouvelles rougeurs s'ajoutaient sans cesse aux autres. Faisant part de ses constats à son mari, il se rua dans la chambre du malade. Chassant Ygann du lit d'une gifle, il arracha ses linges au soldat. C'était bien ce qu'il craignait.
Il se retourna d'abord vers sa femme, à qui il donna un coup de poing :
"Imbécile ! Regarde qui tu as fait rentrer chez nous ! C'est un lépreux !!"
Puis, il traîna le blessé jusqu'à l'étable, qu'il exécuta sauvagement d'un coup de faucille.
Inutile de préciser qu'Ygann ne comprit rien de tout cela. Et il ne comprit pas bien non plus pourquoi, un an plus tard, ces taches blanches apparurent sur son visage. Mais les parents, eux, comprirent bien. La mère, quand elle vit qu'elle avait les mêmes sur tout le corps, mit fin à ses jours aussitôt. Le père, devenu fou de rage par la triple tragédie, tenta de se saisir de son fils qui ne comprenait pas vraiment grand chose. A part que ses parents ne l'aimaient plus.
" Viens, nous allons brûler, brûler tous ensemble ! Le feu nous guérira, tu verras ! Tu dois mourir, Ygann ! Meurs, mourons tous ensemble !"
Mais Ygann n'avait aucune envie de mourir. Il s'échappa tant bien que mal, et, parvenu aux murailles de la ville de Babylone, contempla de loin son ancienne maison brûler.
Tandis qu'il avait commencé à marcher sans raison dans les rues de la ville, un soldat repéra les taches blanches et hurla en le montrant du doigt :
"Lépreux !"
Aussitôt la foule autour de lui s'écarta en hurlant et il se retrouva encerclé par au moins cinq lances de soldats. Il lui ordonnèrent en bégayant :
"Suis nous, lépreux...Nous devons te conduire aux bas fonds...Avec les gens comme toi !"
Ce soldat avait prononcé le "toi" avec la pire répugnance possible pour un humain. C'est à ce moment là qu'il comprit, que ce monsieur avait été tué parce qu'il n'était pas pareil, que ses parents mouraient parce qu'ils avaient changé, et que lui aussi, était devenu quelqu'un d'autre. Quelqu'un de méprisable, de dégoûtant. Mais il ne sentait pas de changement...A part peut être qu'il avait un peu moins chaud que d'habitude.
Il fut donc conduit au refuge d'Esgos, dans la profondeur des bas quartiers. Il découvrit dans cette immense baraque des dizaines des gens difformes, mutilés, couverts d'ulcères et de cicatrices. La plupart étaient recouverts des pieds à la tête de tissus blancs crasseux. Ils vivaient dans la misère et l'inhumanité. Mais quand ils virent arriver ce charmant petit enfant blond aux yeux si vifs, il put voir sur tous ces visages malades des sourires rayonnants, et même des larmes de joie. Inconsciemment, il leur rendit du mieux qu'il put un sourire chaleureux, et s'avança parmi eux. Il ne fallut pas quelques années pour que côtoyer tous ces malheureux aggrave son cas, et que les brûlures et la paralysie le gagnent. Mais jamais il ne s'en plaignit. Il consacra ces années à aider les gens qui étaient désormais ses camarades, ses amis, sa famille. Il le ferait jusqu'à ce qu'il ne puisse plus bouger le moindre membre.
°Particularité° : Bien qu'il ait été contaminé par le soldat, l'évolution de la maladie chez lui fait qu'il n'est pas contagieux. Mais ça personne ne le sait, pas même lui.
°Autre° : Il possède une petite cloche, qu'il agite lorsqu'il marche dans la rue, pour faire signe aux gens de s'écarter.
°Le Rang désiré ° : Rat d'Egoût.
Comment avez-vous connu Ašranum? Hip, hip, hip, Huran !
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